La veuve est le nom donné à la guillotine.
C'est aussi une chanson de Jules Jouy (1880) sur une musique de Pierre Larrieu (1924).
Jules Jouy était obsédé par les exécutions capitales que l'on offrait en spectacle au public.
Ce poème fut mis en musique à l'intention de Damia.
Elle l'interprétait les bras recouverts de gants rouges éclairés par des projecteurs qu'elle fut la première à utiliser ainsi sur scène.
La veuve, auprès d'une prison,
Dans un hangar sombre demeure.
Elle ne sort de sa maison
Que lorsqu'il faut qu'un bandit meure.
Dans sa voiture de gala
Qu'accompagne la populace
Elle se rend, non loin de là,
Et, triste, descend sur la place.
Avec des airs d'enterrement,
Qu'il gèle, qu'il vente ou qu'il pleuve,
Elle s'habille lentement,
La veuve.
Les témoins, le prêtre et la loi
Voyez, tout est prêt pour la noce ;
Chaque objet trouve son emploi ;
Ce fourgon noir, c'est le carrosse.
Tous les accessoires y sont :
Les deux chevaux pour le voyage
Et le grand panier plein de son :
La corbeille de mariage
Alors, tendant ses longs bras roux,
Bichonnée, ayant fait peau neuve,
Elle attend son nouvel époux,
La veuve.
Voici venir le prétendu
Sous le porche de la Roquette.
Appelant le mâle attendu,
La veuve, à lui s'offre, coquette .
Tandis que la foule autour d'eux,
Regarde frissonnante et pâle,
Dans un accouplement hideux,
L'homme crache son dernier râle.
Car ses amants, claquant du bec,
Tués dès la première épreuve
Ne couchent qu'une fois avec
La veuve.
Tranquille, sous l'oeil du badaud,
Comme, en son boudoir, une fille,
La veuve se lave à grande eau
Se dévêt et se démaquille.
Impassible, au milieu des cris,
Elle retourne dans son bouge,
De ses innombrables maris
Elle porte le deuil en rouge.
Dans sa voiture se hissant,
Goule horrible que l'homme abreuve,
Elle rentre cuver son sang,
La veuve.
Je viens de m'apercevoir que ce n'est pas la première fois que je vous parle de la veuve. Bizarre ! Je dois avoir un problème. Il va falloir que je surveille cela.