9 novembre 2009
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Aujourd'hui, une belle chanson d'Yves Duteil. L'arrangement est très remarquable. Chaque couplet est traité d'une façon différente.
Dans le premier couplet, l'auteur se trouve boulevard Arago (Prison de la Santé). Il relate ce qu'il voit sans exprimer de sentiment particulier. On entend un simple accompagnement de piano, sobre, neutre.
Dans le deuxième couplet, l'auteur imagine les sentiments que peuvent éprouver les prisonniers. Le piano continue mais on entend un contrechant très discret à l'accordéon (solitude, attente, nostalgie).
Troisième couplet. A la vue de la prison réelle se substitue une vision imaginée. Un orchestre symphonique renforce cette idée : richesse des timbres, des couleurs. On a l'impression tout à coup d'un agrandissement de l'espace.
Dernier couplet : retour du piano mais cette fois, en plus, nous entendons des cordes graves (violoncelles). La première strophe n'évoquait pas de sentiment particulier mais, ici, au contraire, le promeneur fait part de ses sentiments "le coeur serré". Les cordes graves traduisent bien la mélancolie.
Un beau travail d'arrangement.
En regardant le mur
De la prison d'en face,
J'entends tous les ragots
Et les bruits des autos,
Boulevard Arago,
Qui passent,
Sur les toits des maisons
Qui servent d'horizon,
Un bout de la tour Mont-
Parnasse.
L'hiver on voit les gens
Dans les maisons d'en face,
L'été les marronniers
Les cachent aux prisonniers
Et les bruits du quartier
S'effacent,
Quand l'école a fermé
Combien ont dû penser
Au jour de la rentrée
Des classes.
En regardant le mur,
J'imagine à sa place
Les grillages ouvragés
D'un parc abandonné
Explosant de rosiers,
D'espace,
Les grillages ouvragés
D'un parc abandonné
Où les arbres emmêlés
S'enlacent.
En regardant le mur
De la prison d'en face,
Le cœur un peu serré
D'être du bon côté,
Du côté des autos,
Je passe
Et du toit des maisons
Qui ferment l'horizon,
Un morceau de la Tour
Dépasse.