Paris... toujours Paris ! Bien sûr !... Cette ville est tellement merveilleuse qu'on ne pourra jamais dénombrer les auteurs qui l'ont choisie pour en faire le théâtre de leurs intrigues, ni les historiens qui ont voulu la "raconter"...
Récemment, dans un ouvrage intitulé "Métronome", Lorant Deutsch, nous en retrace même l'histoire en choisissant les noms de 21 stations de métro (une par siècle) !
Nous pourrions faire de même avec les chansons. La liste serait longue. Ma petite chanson a déjà évoqué la rue des Morillons, la Butte Montmartre... etc...
Aujourd'hui, un petit tour des places célèbres de la capitale... en compagnie de Georges Brassens qui interprète la Ballade des places de Paris, une chanson de Lucien Boyer et A.S. Zmigryden :
Ca naît un beau soir sur la Butte,
Ca grandit on n' sait pas comment,
Et de cabrioles en culbutes,
Ca tombe dans les bras d'un amant.
Un joyeux p'tit gars de Montmertre,
Pour deux ronds de frites un beau jour,
L'initie aux joies de l'amour,
Place du Tertre.
Comme on n'peut pas vivre sans galette,
Un jour qu'on n'a rien à briffer,
Qu'on va vendre des violettes
A la terrasse des grands cafés.
La frimousse est plutôt pas mal,
Et tent' le pinceau d'un rapin,
Alors on pose les "Diane au Bain",
Place Pigalle.
La peinture c'est beau mais c'est triste,
Et ça manque un peu d'essentiel,
Faut pas compter sur un artiste
Pour se meubler chez Dufayel,
On a d'la poitrine et des hanches
Et l'on produit son petit effet,
Alors sur l'coup d'minuit on s'fait,
La place Blanche.
Puis pour un nom à particule,
On change le sien, trop roturier,
On brode une couronne majuscule
Sur son bicéphale armorié.
On s'appelle Gisèle de Brantôme,
Ou Sophie de Pont à Mousson.
Et l'on promène son écusson,
Place Vendôme.
Mais ça n'dure qu'le temps d'un caprice,
Inconstant, Paris s'est lassé,
Et passe à d'autres exercices,
Délaissant le joujou cassé.
C’est alors qu'le bourgeois vous loge
Tout en lésinant sur les frais
Dans un vieil hôtel du Marais
Place des Vosges.
Mais l' bourgeois qu'est plein de principes
Vous quitte pour raison de santé.
Tout ce qu’on a de meubles et de nippes
S’en va finir au Mont de Piété
On d'vient "la fée au maillot jaune"
Qu'admire sur les tréteaux forains,
Les artilleurs du fort voisin,
Place du Trône.
Puis vienn't la débauche et la boue,
L'amour, ah ! quel métier d'enfer !
Et le dernier acte se joue
La nuit sur un trottoir désert.
Dans les fumées glacées de l'aube
Comme on ramasse un chien crevé,
On l'a r'trouvée sur le pavé,
D'la place Maube.