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Bonjour !

  • : Ma p'tite chanson
  • : La chanson fait partie de notre vie. Elle accompagne notre quotidien, nos joies, nos peines... Peut-être apprendrez-vous quelque chose en parcourant ce blog. J'attends vos commentaires pour découvrir certains aspects de la chanson que je ne connais pas. A bientôt !
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Télérama - Musique

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Pour me rendre à mon bureau
 
 
Pour me rendre à mon bureau, j'avais acheté une auto

Une jolie traction avant qui filait comme le vent.

C'était en Juillet 39, je me gonflais comme un bœuf

Dans ma fierté de bourgeois d'avoir une voiture à moi.

Mais vint septembre, et je pars pour la guerre.

Huit mois plus tard, en revenant :

Réquisition de ma onze chevaux légère

"Streng verboten" provisoirement.



 

Pour me rendre à mon bureau alors j'achète une moto

Un joli vélomoteur faisant du quarante à l'heure.

A cheval sur mon teuf-teuf je me gonflais comme un bœuf

Dans ma fierté de bourgeois de rentrer si vite chez moi.

Elle ne consommait presque pas d'essence

Mais presque pas, c'est encore trop.

Voilà qu'on me retire ma licence

J'ai dû revendre ma moto.



 

Pour me rendre à mon bureau alors j'achète un vélo

Un très joli tout nickelé avec une chaîne et deux clefs.

Monté sur des pneus tous neufs je me gonflais comme un bœuf

Dans ma fierté de bourgeois d'avoir un vélo à moi.

J'en ai eu coup sur coup une douzaine

On me les volait périodiquement.

Comme chacun d'eux valait le prix d'une Citroën

Je fus ruiné très rapidement.



 

Pour me rendre à mon bureau alors j'ai pris le métro

Ça ne coûte pas très cher et il y fait chaud l'hiver.

Alma, Iéna et Marbœuf je me gonflais comme un bœuf

Dans ma fierté de bourgeois de rentrer si vite chez moi.

Hélas par économie de lumière

On a fermé bien des stations.

Et puis ce fut, ce fut la ligne tout entière

Qu'on supprima sans rémission.



Les souliers - Van Gogh


 

Pour me rendre à mon bureau j'ai mis deux bons godillots

Et j'ai fait quatre fois par jour le trajet à pied aller-retour.

Les Tuileries, le Pont Neuf je me gonflais comme un bœuf,

Fier de souffrir de mes corps pour un si joli décor.

Hélas, bientôt, je n'aurai plus de godasses,

Le cordonnier ne ressemelle plus.

Mais en homme prudent et perspicace

Pour l'avenir j'ai tout prévu.

 

Je vais apprendre demain à me tenir sur les mains

J'irai pas très vite bien sûr mais je n'userai plus de chaussures.

Je verrai le monde de bas en haut c'est peut-être plus rigolo.

Je n'y perdrai rien par surcroît:

Il n'est pas drôle à l'endroit.

(Paroles et musique de Jean Boyer - 1945) 


 

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