S'il est un moment que j'apprécie particulièrement lors d'un spectacle, ce sont les quelques secondes magiques qui précèdent le lever du rideau. Les lumières s'éteignent progressivement , le calme s'installe, tous les spectateurs se mettent ensemble dans une attente recueillie et curieuse...
Le rideau rouge de Gilbert Bécaud et Louis Amade traduit merveilleusement ces instants privilégiés.
Qu'il se lève le rideau rouge
Du théâtre de maintenant
Où l'on vient, contre un peu d'argent,
Frissonner avant qu'il ne bouge.
Les artistes qui se préparent
Font trembler un peu le rideau
Et c'est ça qui met sur la peau
Cet immense frisson bizarre.
L'artisan des métamorphoses
N'est bien sûr qu'un simple mortel,
Mais s'il prend des airs éternels,
C'est qu'il joue Pierrot à la Rose,
Car toute la magie du rêve
Est contenue dans ce détail :
Un rideau de velours corail
Qui tremble un peu et puis se lève.
Il a mis son brillant costume
Des soirs fabuleux de gala.
Le projecteur lui ajoutera
Sa dentelle de clair de lune.
Au bord du coeur il a peut-être
Un grand rayon d'amour planté
Et c'est pour lui qu'il va chanter
Sur ce bastion de quelques mètres.
Car ce qu'il n'a jamais pu dire
A simple voix à son amour,
Il vient le lancer au grand jour
Devant ce rideau qui respire
Car toute la magie du rêve
Est contenue dans ce détail :
Un rideau de velours corail
Qui tremble un peu et puis se lève
Mais si chaque soir je décroche
Dans le ciel des fous et des rois
Un morceau d'étoile pour toi,
Moi je n'ai qu'un mouchoir dans la poche
Car toute la magie du rêve
Est contenue dans ce détail :
Un rideau de velours corail
Qui tremble un peu et puis se lève.