Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Bonjour !

  • : Ma p'tite chanson
  • : La chanson fait partie de notre vie. Elle accompagne notre quotidien, nos joies, nos peines... Peut-être apprendrez-vous quelque chose en parcourant ce blog. J'attends vos commentaires pour découvrir certains aspects de la chanson que je ne connais pas. A bientôt !
  • Contact

C'est Où ?

Télérama - Musique

Archives

1 mai 2019 3 01 /05 /mai /2019 13:29

En relisant quelques pages de l'excellent livre de Bernard Dicale "Brassens ?" (Flammarion), je relevais ceci :

"Comme tous les artistes de la chanson, Brassens a fait ses classes. S'il a beaucoup parlé de l'influence de Charles Trenet sur ses premières chansons, c'est ailleurs qu'il faut chercher sa plus durable inspiration textuelle, chez Gustave Nadaud*. "

(B. Dicale in " Brassens ?", page 41)

* Gustve Nadaud (1820 - 1893) poète et chansonnier français. Voir également un article concernant G. Nadaud et Brassens sur le blog de l'Amandier

Pour illustrer ce propos et cette communauté d'esprit, écoutons deux chansons : L'Orage  (G. Brassens) et La Femme du Pompier (G. Nadaud). "L'eau ayant remplacé le feu, l'argument est celui de L'Orage, dans lequel Brassens met en scène un couple adultère uni par les intempéries, en l'absence du mari, marchand de paratonnerres." (même source, page 45).

L'orage
 

Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps,
Le beau temps me dégoûte et m' fait grincer les dents,
Le bel azur me met en rage,
Car le plus grand amour qui m' fut donné sur terr'
Je l' dois au mauvais temps, je l' dois à Jupiter,
Il me tomba d'un ciel d'orage.

Par un soir de novembre, à cheval sur les toits,
Un vrai tonnerr' de Brest, avec des cris d' putois,
Allumait ses feux d'artifice.
Bondissant de sa couche en costume de nuit,
Ma voisine affolé' vint cogner à mon huis
En réclamant mes bons offices.

« Je suis seule et j'ai peur, ouvrez-moi, par pitié,
Mon époux vient d' partir faire son dur métier,
Pauvre malheureux mercenaire,
Contraint d' coucher dehors quand il fait mauvais temps,
Pour la bonne raison qu'il est représentant
D'un' maison de paratonnerres. »

En bénissant le nom de Benjamin Franklin,
Je l'ai mise en lieu sûr entre mes bras câlins,
Et puis l'amour a fait le reste !
Toi qui sèmes des paratonnerre' à foison,
Que n'en as-tu planté sur ta propre maison ?
Erreur on ne peut plus funeste.

Quand Jupiter alla se faire entendre ailleurs,
La belle, ayant enfin conjuré sa frayeur
Et recouvré tout son courage,
Rentra dans ses foyers fair' sécher son mari
En m' donnant rendez-vous les jours d'intempéri',
Rendez-vous au prochain orage.

A partir de ce jour j' n'ai plus baissé les yeux,
J'ai consacré mon temps à contempler les cieux,
A regarder passer les nues,
A guetter les stratus, à lorgner les nimbus,
A faire les yeux doux aux moindres cumulus,
Mais elle n'est pas revenue.

Son bonhomm' de mari avait tant fait d'affair's,
Tant vendu ce soir-là de petits bouts de fer,
Qu'il était dev'nu millionnaire
Et l'avait emmené' vers des cieux toujours bleus,
Des pays imbécile' où jamais il ne pleut,
Où l'on ne sait rien du tonnerre.

Dieu fass' que ma complainte aille, tambour battant,
Lui parler de la plui', lui parler du gros temps
Auxquels on a t'nu tête ensemble,
Lui conter qu'un certain coup de foudre assassin
Dans le mill' de mon cœur a laissé le dessin
D'un' petit' fleur qui lui ressemble.

Ecoutons maintenant La Femme du Pompier de Gustave Nadaud dans une interprétation de Arnaud Marzorati et Daniel Isoir extrait du CD La Bouche et l'Oreille entièrement consacré à des chansons de Gustave Nadaud.

Ah ! Je fais un vilain métier !

Je suis un séducteur infâme !

Que voulez- vous ? J'aime la femme,

J'aime la femme du pompier.

 

C'est un mari-pompier modèle,

Des deux côtés rempli de zèle ;

Partout où son devoir l'appelle,

Il est prêt de nuit et de jour ;

Ici, retenu par l'amour,

Là, convoqué par le tambour.

Sa femme est mon Eléonore,

C'est un ménage qui s'adore ;

Mais je l'aime bien plus encore.

 

Refrain

 

Sitôt qu'éclate un incendie,

C'est une tragi-comédie,

Son épouse le congédie ;

Il court, il va tout asperger.

Pour lui, c'est l'heure du danger,

Pour moi, c'est l'heure du berger ;

Et cet homme qui se dévoue,

Ce héros que j'admire et loue,

Je le trompe, je le bafoue...

 

Refrain

Quand la fièvre d'amour me gagne,

Je vais la nuit dans la campagne,

Et j'allume sur la montagne

Un feu de paille et de sarments ;

Puis, je vais, par mes hurlements

Réveiller les pompiers dormant.

lors, dans la maison connue

J'arrive à l'heure convenue

Et doucement je m'insinue...

 

Refrain

 

Mais toute maison allumée

Est moins ardemment enflammée

Que le cœur de ma bien-aimée.

Nous vivons, regardez un peu

Du feu, par le feu, dans le feu,

Corbleu ! Palsambleu ! Tête-bleu !

Nous crépitons dans des méandres

De flamme, de braise et de cendres,

C'est un trio de salamandres...

 

Refrain

Partager cet article
Repost0

commentaires

J
chansons sauvées de l'oubli, rhabillées par un interprète courageux qui leur rend dignité et panache...<br /> Peuvent vivre nouvelles amours, gràce à l'Amandier et le bouche à oreille...
Répondre
A
Magnifiques chansons, des paroles très fortes et une histoire qui se peint au fil des notes. La Femme du Pompier est effectivement très bien interprétée ici ! Bel univers musical, entre pièce de théâtre et chanson.
Répondre