
C'est Lalabolduc qui nous chantera la première chanson intitulée "L'assiette".
Bon appétit !
Mais qu’est-ce que t’as dans ton assiette,
T’as des bouts, t’as des miettes,
De gras, de peaux et de tuyaux,
Quel délice ton veau Marigot.
Mais qu’est-ce qui fond dans ta casserole,
Un cimetière, une nécropole,
Toi, tu te guides à la fourchette,
Sans penser que c’est un squelette.
C’est pourtant pas difficile,
D’manger sans être incivile,
D’aimer les goûts, les couleurs,
Sans que nos plats baignent dans l’horreur.
Mais qu’est-ce que t’as dans ton panier,
T’as des tranches, t’as des steaks
Des bouts de cadavres désossés,
Mon boucher les choisit sur pieds.
Mais que recèle ton emballage ?
Le résultat d’un charcutage,
Au terme d’une vie de batterie,
Tu assaisonnes la barbarie.
C’est pourtant pas difficile,
D’cuisiner sans être docile,
De n’plus associer à la fête,
La mise en plats des petites bêtes.
Mais qu’est-ce que t’as dans ton frigo,
Des intestins, des escargots,
Qu’importe la mode ou la façon,
Sous le persil, morts, ils le sont.
Mais qu’est-ce qui pend au fond d’ta cave,
Une cuisse coupée, j’te croyais brave,
Oui, mais ici c’est d’tradition,
Tous les ans on tue le cochon.
C’est pourtant pas difficile,
D’manger sans être imbécile,
De comprendre que la douleur,
Se mange en sandwich à toute heure.
Mais qu’est-ce que t’as au fond de l'oeil,
Une peau d’saucisson qui t’aveugle,
Essaye pour voir la peau d’oignon,
Ca fera moins pleurer l’mouton .
Mais qu’est-ce que t'as dans le gosier ?
Un foie gras qui veut pas passer,
Essaye avec un entonnoir,
Solidarité au canard.
C’est pourtant pas difficile,
D’inventer des mets subtiles,
Sans hacher, piquer, larder,
La chair de ceux qu’on a élevés.
Mais qu'est-ce que t’as dans l’estomac,
Pourquoi tu tolères encore ça ?
Le système concentrationnaire,
Ne nourrit pas la Terre entière.
Mais qu’est-ce que t’as dans la caboche,
Pour manger encore d’la bidoche ?
Tu défends l’état de nature,
Mais Cro Magnon n’a pas de voiture.
C’est pourtant pas difficile,
De n’pas rester des fossiles,
En arrêtant l’abattage,
De ceux qui n’ont pas notr’ langage.
Je m’sens ma foi plus tranquille,
Quand je sens que j’n’annihile,
Pas les créatures sensibles,
Sous prétexte qu’elles sont digestibles.
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Leur bio débute ainsi : "Tu prends deux nanas, un peu névrosées d’accord, mais plutôt sympas quand même. Tu les mets dans une boîte ; pas besoin de les monter sur ressorts, ça elles ont déjà. Tu ajoutes..."
Franchement, je n'voulais pas plomber votre réveillon.