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La chanson fait partie de notre vie. Elle accompagne notre quotidien, nos joies, nos peines... Peut-être apprendrez-vous quelque chose en parcourant ce blog. J'attends vos commentaires pour découvrir certains aspects de la chanson que je ne connais pas. A bientôt !
Elle a débarqué dans la classe
Un vrai courant d´air
Drôle de dégaine et drôle de race
Un matin d´hiver
Au beau milieu de la dictée
Sur le ciel et la voix lactée
Elle s´est assise tout près de moi
Derrière le p´tit bureau de bois.
La maîtresse a dit : "Elle s´appelle
Maria-Suzanna
Elle sera là jusqu´à Noël
Puis elle s´en ira."
Alors ça pouvait arriver
Au beau milieu de la dictée
Une môme fagotée comme l´orage
Fille du vent et du voyage.
Ô Maria-Suzanna où es-tu?
Dans quelle nuit t´es-tu perdue?
Reste-t-il pour croquer ta vie, Manouche
Quelques dents dans ta bouche?
Ah, de Varsovie à Saragosse
Roulottes-tu toujours ta bosse?
Si belle encore mais comme tes semblables
Toujours indésirable.
J´ai attendu à la sortie
Pour accompagner
Cette môme qui m´avait pas souri
Même pas parlé.
Elle a mis sa main dans la mienne
J´ai suivi la p´tite bohémienne
Le long d´un boulevard tout gris
Aux pauvres arbres rabougris.
Trois caravanes sous la neige
Autour d´un grand feu
Comme un immobile manège
Et des hommes entre eux.
Qui parlent une langue inconnue
Étonnés que je sois venue
Dans la gadoue, chercher du miel
Au pays des Romanichels.
Ô Maria-Suzanna où es-tu?
Dans quelle nuit t´es-tu perdue?
Reste-t-il pour croquer ta vie, Manouche
Quelques dents dans ta bouche?
Ah, de Varsovie à Saragosse
Roulottes-tu toujours ta bosse?
Si belle encore mais comme tes semblables
Toujours indésirable
Ses petits frères l´attendaient
Devant la roulotte
Et tous ensemble ils sont entrés
En fermant la porte
Elle a fait adieu de la main
Et j´ai rebroussé mon chemin
Jusqu´à ma maison de ciment
Où d´vait s´inquiéter ma maman
En m´retournant j´ai vu encore
Derrière le rideau
Ses yeux noirs qui brillaient si fort
Qui tenaient si chaud.
A l´école, on n´a pas revu
L´enfant née en terre inconnue
L´orage n´a plus éclaté
Au beau milieu de la dictée
Ô Maria-Suzanna où es-tu?
Est-ce de t´avoir aperçue
A belles dents croquer ta vie, Manouche
Que j´ai eu dans la bouche
Ah, ce désir si fort de partir
Et chanter pour ne pas trahir
L´enfant qui va sa vie, coûte que coûte
Sur l´infini des routes ?
Chanteur d'une originalité surprenante, qu'on ne peut rattacher à aucun courant de la chanson française.
A l'origine, comédien, il débute dans la chanson en 1954 à La Rose Rouge et à L'Ecluse. En 1957, il enregistre Les Clowns (chanté alternativement en français et en italien), dont le refrain est murmuré d'une étrange voix de tête. A l'écart du show business, pour un public d'initiés, il entreprend dès lors d'aborder un univers rarement exploré dans la chanson : la spiritualité. Avec Esposito, la chanson se fait méditative. L'artiste a l'art de créer des climats. (extrait de L'Encyclopédie de la chanson française sous la direction de Gilles Verlant aux Editions France Loisirs)
S’accompagnant d’un doigt
ou quelques doigts
le clown se meurt
S’accompagnant d’un doigt
ou quelques doigts
le clown se meurt
sur un petit violon
et pour quelques spectateurs
sur un petit violon
et pour quelques spectateurs
Ma chè n’ha fatto de male
sta povera creatura
ma ché c’iavete da ridere
et portaije iettatura !
D’une petite voix comme
il n’en avait jamais eue
D’une petite voix comme
il n’en avait jamais eue
il parle de l’amour
de la joie, sans être cru
Se voi non comprendete
si vous ne comprenez pas
Se voi non comprendete
si vous ne comprenez pas
almeno non ridete
au moins ne riez pas !
almeno non ridete
au moins ne riez pas !
Ouvrez donc les lumières
puisque le clown est mort
Ouvrez donc les lumières
puisque le clown est mort
et vous, applaudissez
admirez son effort
et vous, applaudissez
admirez son effort.
"Je tiens Monsieur Eric pour un garçon des plus attachants. Vrai baladin, sans emphase ni cabotinage, toujours soucieux des autres. Chacun pourra glaner dans son sillage des perles de poésie et une humanité rare qui font qu'on se sent moins seul sur cette planète."
Citoyen de l'univers, j'ai posé mon sac sur cette terre que j'ai choisie pour mienne... Cabiac sur terre... Repaire... refuge... qui ne m'empêche pas d'observer et partager les douleurs du monde. De me révolter devant le cynisme, le mépris, la désinvolture qu'ont certains à jouer avec le feu et l'avenir. De m'indigner devant le déni, l'indifférence et les souffrances qu'ils infligent aux humains, hommes, femmes et enfants, à la terre, à l'eau, à l'air et à tous ses habitants, graines, plantes,arbres, insectes, oiseaux, poissons, mammifères...
Elle court toute nue dans la rue Elle est à toi si tu l’as vue La poésie, la poésie...
Regarde bien tu vas la voir Ici où là, se dessiner Ell’ n’attend de toi qu’un regard Et que tu veuilles l’emmener Elle va et vient au hasard Prête à se laisser deviner Elle est la pluie sur le bitume Qui se fout des vamps et des stars Elle est l’oiseau plongeant sa plume Au fond d’un verre au coin d’un bar Le réverbère qui s’allume Quand tu te sens sur le départ
Elle court toute nue dans la rue Elle est à toi si tu l’as vue La poésie, la poésie...
A moins qu’elle file déjà au bras D’un rimailleur ou d’un filou Qui compte en comptant sur ses doigts La faire traverser dans les clous T’en fais pas, elle s’échappera C’est pas la peine d’être jaloux Elle aim’ pas les ch’mins tout tracés Et s’en va roulant son cerceau Qu’elle s’amuse à faire avancer Entre les lignes, à petits sauts Tant pis pour qui veut la pousser Dans la marge ou dans le ruisseau
Elle va libre et sans façons Donner tout ce qu’elle peut donner Et passe des mains du maçon A la bouche de la mamé Faut dire qu’elle connait la chanson Elle a vingt ans ou cent années D’ailleurs on ne sait même pas Dir’ comment elle est la plus belle, Quand elle souffle à petits pas Quelques vieux parfums de dentelles, Ou quand elle siffle entre ses doigts Comme un adolescent rebelle
Si c’est ton premier rendez-vous Vaut mieux peut-être y aller seul Elle aime pas les « andouilloudou » Les manières et les « nice people » Elle est pas forte pour le bagoût Ca l’empêche pas d’ouvrir sa gueule ! Alors vas-y, tu vas la voir Et lui rapporter son chapeau Entre deux flics sur le trottoir Ou dans les couloirs du métro Et semer dans tout ce bazar Un air de fête et de tango !
Elle court toute nue dans la rue Elle est à toi si tu l’as vue La poésie, la poésie... Elle court toute nue dans tes yeux Elle est à toi si tu la veux... si tu la veux !
Cet été, j'ai lu le livre "L'oreille en fièvre" d'Oswald d'Andréa (dont je vous ai déjà parlé et dont je vous reparlerai). Il relate, entre autres, ses collaborations avec nombre d'artistes. Parmi eux, Catherine Sauvage. Cela m'a donné envie de réécouter ses interprétations. Ici, Madame la Misére de Léo Ferré.
Catherine Sauvage (née Jeanine Saunier à Nancy en 1929 et décédée en 1998) est comédienne, et débute presque par hasard une carrière dans la chanson au Boeuf sur le Toit, en interprétant le répertoire de Marianne Oswald, et dans les cabarets de la Rive Gauche. Georges Brassens dit d'elle : « Elle ne chante pas, elle mord », et en effet sa gouaille, son ton toujours forcé, son talent d'interprétation en font une interprète majeure de la chanson française.
Marguerite Duras a dit d'elle : « Chanteuse d'amour, de révolte, de larmes, elle a une voix sauvage d'une redoutable exactitude qui frappe en plein cœur. » Catherine Sauvage ou l'archétype de la chanteuse rive gauche, de l'artiste engagée, compagnon de route du Parti communiste, épouse un temps de Pierre Brasseur, passionnée de poésie, bref, un genre comme on n'en fait plus…
Texte extrait de sa biographie sur le site de Deezer
Madame la Misère écoutez le vacarme Que font vos gens le dos voûté la langue au pas Quand ils sont assoiffés il se soûlent de larmes Quand ils ne pleurent pas ils crèvent sous le charme De la nature et des gravats
Ce sont des suppliciés au ventre translucide Qui vont sans foi ni loi comme on le dit parfois Régler son compte à Monseigneur Ephéméride Qui a pris leur jeunesse et l'a mise en ses rides Quand il ne leur restait que ça
Madame la Misère écoutez le tumulte Qui monte des bas-fonds comme un dernier convoi Traînant des mots d'amour avalant les insultes Et prenant par la main leurs colères adultes Afin de ne les perdre pas
Ce sont des enragés qui dérangent l'histoire Et qui mettent du sang sur les chiffres parfois Comme si l'on devait toucher du doigt pour croire Qu'un peuple heureux rotant tout seul dans sa mangeoire Vaut bien une tête de roi
Madame la Misère écoutez le silence Qui entoure le lit défait des magistrats Le code de la peur se rime avec potence Il suffit de trouver quelques pendus d'avance Et mon Dieu ça ne manque pas
François Béranger (1937-2003) pourrait être qualifié de chanteur libertaire. Il connut une forte notoriété dans les années 1970. Il rentre à 16 ans aux Usines Renault à Boulogne-Billancourt. Il fait partie ensuite d'une troupe itinérante La Roulotte. C'est ensuite la guerre d'Algérie puis un travail à l'ORTF. Il se lance ensuite dans la chanson (années 70).
L'alternative, Rachel, Participe présent, Tranche de vie le classent parmi les chanteurs contestaires de cette époque.
Peu de temps avant sa mort, François Béranger a enregistré un album consacré au répertoire de Félix Leclerc. Il donnera à Paris un dernier concert au Limonaire à Paris (septembre 2002). On le verra une ultime fois dans un concert de Sanseverinoqui l'avait invité pour y chanter le Tango de l'ennui qu'il avait mis à son répertoire. (Inspiré de Wikipédia).
Tous ces mots terribles qui font des chansons, Parlant de misère, d'ennui, de prison, Ne sont que des leurres chassant nos démons Bâillonnant la peur, pendant un moment
Chanter, c'est pas vivre mais c'est l'espérer Chanter, c'est survivre quand on est vidé Vidé de ses illusions, tout nu et tout con Essoré, déboussolé, cassé, piétiné
Je ne suis ni meilleur ni plus mauvais que vous Contre vents et marées, envers et contre tout J'ai, chevillé dans le cœur, un rêve de bonheur, Un jour nouveau qui se lève chasse mon chagrin
Un geste, un regard, un mot, un ami qui vient, Deux arbres dressés dans le ciel, la lune et la nuit, Deux amoureux dans un champ font comme leurs parents Une fille qui revient d'un voyage très loin
Parmi les chanteurs qui interprètent les chansons de Georges Brassens, "il en est de pires, il en est de meilleurs"...
Goun, quant à lui, a généralement les faveurs des "aficionados" du Bon Maître.
Un article de presse.
FESTIVAL DE GOUVY ( Belgique) : « Cette édition a offert une palette d’expressions particulièrement riche et une surprise de taille : cette surprise s’appelle Goun, et Valérie Ambroise, vestale Brassenienne au mieux de sa forme samedi soir ne nous tiendra pas de lui consacrer une bonne part de cet article : « Je le connaissais déjà il nous emmène avec pudeur dans une atmosphère un peu cachée de Georges. Dieu sait si nous sommes nombreux à chanter Brassens et s’il y a beaucoup de déchets, mais Goun fait partie des plus grands. »
Des plus grands et des plus originaux sans doute, car ce guitariste d’exception ne renie rien de ses origines, et c’est un Brassens mâtiné de folk, de blues et de jazz qu’il a offert au public dimanche. Brassens comme on l’avait rarement sinon jamais entendu, avec une sincérité et une énergie qui font mouche. Un talent indiscutable dont l’expression frappe au plexus, bouleverse, amuse et émeut tour à tour, sans pour autant que l’artiste se dépare d’une humilité non feinte devant son maître.
Les "newletters" ont du bon parfois. J''en ai reçu une hier matin de l'auditorium de Lure (à15 kms de chez moi). Cette lettre me rappelait que Karimouche se produisait le soir même dans cette salle.
Je m'y suis donc rendu et je vous avouerai que je ne le regrette pas. En moins d'une minute, j'ai su que je passerais une très bonne soirée et cette impression ne s'est pas démentie.
Artiste complète, Karimouche sait jouer dans tous les registres. Elle s'est adjointe les services de deux musiciens complices. Musicalement, tout est parfaitement en place. Des lumières "intelligentes". Et puis énergie, humour, générosité, créativité...
Encore un matin comme tant d'autres La journée est déjà bien entamée J'essaie de m' faire à l'idée Qu'il faut qu' j' me lève
J' traîne d' la savate pour atteindre la cafetière La tête dans l' fion, je cherche la révélation Je jette un œil dans la rue Les gens ne se regardent même plus Rien n'a changé depuis hier Le même junkie vissé devant l' tabac qui mendie La même boiteuse avec sa gnôle à la béquille Les mêmes bagnoles pressées et qui se pressent Et qui se scratchent en bas d' mes escaliers
Et moi, pendant c' temps-là Je bois mon p'tit kawa En regardant tout ça Et j' me chuchote tout bas : "Pourquoi c'est comme ci ? Pourquoi c'est comme ça ? Et tralalalala, blablablabla"
Un peu plus tard, le téléphone sonne C'est Bécassine, ma cousine Qui vient d'être virée d' son usine Elle m' déballe ses tracas J' lui demande si ça va Elle m' dit : "Tu m'écoutes pas ! Tu t' fous d' ma gueule ou quoi ? J'ai la tête en vrac Les impôts me traquent J'ai même pas d' quoi m' payer un sac Et mon mec me plaque ! C'est quoi, cette vie, une blague ou une arnaque ?" Ça fait du bien d' vider son sac à la famille !
J' raccroche le combiné, j' prends les clefs Pour aller voir l' courrier Tiens ! Tiens, tiens, tiens... Un petit mot doux des ASSEDIC Pour m'informer qu' j'ai plus d' fric La journée commence très chic ! Des p'tites bourgeoises qui pètent plus haut qu' leur cul Et qui sont abonnées à l'ONU Qui parlent de la famine En repoudrant leurs petites mines "Nous sommes envahis par des vermines !" Je suis virulente contre les virus rapides L'économie de ces raspis vides Ces ours qui spéculent à la bourse Atteints de fièvre acheteuse Couchés sur leur pécule Mais ces animaux-là ne traînent pas dans ma rue Protégés dans leur zoo Par une armée de blaireaux Et moi, je pense à ça Toujours derrière mes carreaux
Si l'on parle de l'Egypte, de chanson, un nom s'impose immédiatement : celui de Oum Kalsoum.
Oum Kalsoum (en arabe égyptien Om Kalthoum), née à Tmaïe El Zahayira en Égypte à une date non déterminée (1898, 1902 ou 1908 ?) et morte le 3 février 1975 au Caire, est une cantatrice, musicienne et actrice égyptienne.
Surnommée l'« Astre d'Orient », elle est considérée, plus de trente ans après sa mort, comme la plus grande chanteuse du monde arabe. Dotée d'un registre de contralto et de mezzo-soprano, elle est connue pour sa voix puissante et ses chants consacrés à la religion, l'amour et la nation égyptienne. Elle est également connue comme la « cantatrice du peuple » après s'être engagée dans des œuvres caritatives. Charles de Gaulle l'appelait « La Dame » et Maria Callas « La Voix Incomparable ». En Égypte et au Moyen-Orient, Oum Kalsoum est considérée comme la plus grande chanteuse et musicienne. Aujourd'hui encore, elle jouit d'un statut presque mythique parmi les jeunes Égyptiens. Elle est également très populaire en Israël et en Palestine parmi les Juifs et les Arabes et ses disques se vendent encore à environ un million d'exemplaires par an.